Les 6 piliers de la transformation digitale

Cette crise sanitaire est sans nul doute, une révolution sociétale mais surtout une accélération de la transformation digitale qui s’opère actuellement. Je ne parle pas de la numérisation de nos activités mais bel et bien du changement de « logiciel », de « mindset » que l’avenir nous demande.  

 

Les 6 piliers de la transformation digitale  

 

Cette transformation digitale est avant tout un changement d’état d’esprit visant à mieux appréhender l’effectuation, l’incertitude, la collaboration etc… Cette transformation vise à nous aider à mieux nous adapter aux changements et à la complexité qui nous entoure en intégrant six valeurs fondamentales dans notre culture et nos comportements : 

 

  • Empowerement : ou autonomisation, il s’agit de l'octroi de plus de pouvoir à des individus ou à des groupes pour agir. Cela implique aussi la mise en place d’une culture de l’engagement.  
  • Data : changer notre manière d’analyser et de prendre nos décisions en acceptant plus la part d’objectivité que les datas nous donne.  
  • Test and learn : ne plus essayer de faire seulement un essai en imaginant tout de manière théorique mais retrouver le gout de l’expérimentation des choses pas ou peu parfaite qui permettent de mieux corriger les erreurs au départ.  
  • Collaboration : seul on va plus vite… et oui la collaboration, si souvent exclue de notre éducation est en réalité un principe de survie indispensable dans tout écosystème.  
  • Users : ce que nous faisons doit être utile et nous ne devons pas faire les choses uniquement pour nous faire plaisir mais bel et bien pour rendre service à l’autre.  
  • Failure : le fameux droit à l’erreur qui est indispensable pour innover et donc s’adapter et survivre.  

 

Les bienfaits de la transformation digitale dans la crise COVID-19 pour notre quotidien et notre futur 

 

Comme précisé dans un précèdent article, la stimulation de la capacité d’innovation des citoyens associée au changement de mindset autour des ces 6 piliers de la transformation digitale, donnent des résultats merveilleux. Quelques exemples:  

 

  • Certains inventent des solutions de mutualisation de courses, d’entre-aide, de sports collectifs, organisent des soirées sur les balcons...  
  • Des professeurs se donnent le droit d’enseigner autrement et se sont lancés à corps perdus dans un autre monde jusque-là très bordé par des conventions bien établies et une chaîne de décision très longue.  
  • Des marchés couverts comme celui de Narbonne inventent leur propre système de drive et imaginent le poursuivre après.  

 

Rien à dire et encore moins si l’on se projette dans le futur et qu’on réalise que cette période va nous permettre d’apprendre mais aussi d’apporter des solutions optimales pour ce type de crise (meilleure gestion des stocks, régulation des flux par exemple, agilité de la production 4.0)  

Les bénéfices de cette transformation digitale pour nos entreprises

 

Crise ou pas crise, on se rend compte que cette transformation digitale est indispensable pour l’entreprise. Face à l’accélération des cycles de vie, à l’environnement VUCA qui nous entoure, l’innovation représente la capacité d’adaptation et de survie de l’entreprise. C’est aujourd’hui une des principales clés de son développement durable : savoir construire dans un environnement instable.

 

La transformation digitale : 

  • Apporte agilité et réactivité : nos grandes entreprises automobiles arrivent maintenant à produire des respirateurs. 
  • Facilite la collaboration entre les salariés : à distance certains retrouvent leur productivité d'avant, car la collaboration a remplacé les processus « explosés par la crise »  
  • Encourage le test & learn ou le droit à l’erreur : bravo à tous les professeurs qui se sont améliorés de semaines en semaines pour atteindre un résultat optimal.  
  • Rend le travail plus lean : se rendre compte que parfois nous perdions 5h sur les routes pour un rendez-vous de quelques minutes.  

 

Cette transformation est indispensable pour les entreprises, pour développer leur capacité d’adaptation et donc d’innovation : c’est la survie de nos entreprises qui est en jeu  

  

Les inconvénients de la transformation digitale dans la gestion de crise 

 

Tout n’est pas si bénéfique dans la transformation digitale et si l’on regarde de plus près, on se rend compte qu’elle peut aussi être à la source d’une mauvaise gestion de crise, d’un point de vue opérationnel, avec des impacts négatifs sur notre survie.  

 

Lorsque l’on évoque les limites c’est au sens « limites d’application ». Pour bien comprendre en quoi la culture du digital peut être une menace pour la gestion de crise par exemple, nous vous invitions à vous référer à un article dans lequel nous expliquons que toute organisation est partagée entre ses activités d’exploitation (sous contrôle et sécurisée)et ses activités d’exploration (on teste, on trouve et on adapte).

 

Ce modèle de BCG est justement une explication objective des problèmes rencontrés pour faire respecter les décisions opérationnelles de gestion de crise.  

Par exemple, lorsque que l’on définit des règles sanitaires, qui sont en faite des activités d’exploitation pour gérer l’aspect opérationnel de la crise, il faut les mettre en application fermement sans possibilités d’initiatives dans un premier temps

Une fois cette activité « d’exploitation » mise en place alors vous pouvez organiser l’innovation participative, la prise d’initiative pour centraliser les contributions, les mesurer et les proposer comme évolution de votre système sanitaire : c’est la philosophie du Toyotisme. 

 

Ainsi, en cet instant de gestion de crise, sur ce champs-là, il ne faut pas appliquer les principes de la culture digitale. Il faut revenir aux fondamentaux de la gestion des populations en temps de crise, puis s’appuyer sur la transformation digitale dans un second temps, comme l’armée vient de le faire en lançant des concours ou des appels à projets. 

Ainsi on redonne petit à petit des libertés et des initiatives, pensées et validées qui ne perturberont pas les activités d’exploitation et qui viendront l’enrichir et l’assouplir : c’est ce que l’on appelle l’ambidextrie. 

 

Pour conclure

 

L’ambidextrie est la seule garantie pour que la transformation digitale soit source de développement durable de nos organisations. 

 

C’est cet enjeu la que nos élus devront relever : associer la fermeté dans certaines de leurs décisions politiques et opérationnelles mais en même temps coordonner et manager la formidable source de développement qu'apporte l’innovation participative, elle-même amplifiée par la transformation digitale. 

 

Il s’agit en réalité du quotidien de nos entreprises et compte tenu de la complexité accrue de paramètres à gérer et en même temps du besoin d’hyper collaboration décrie par Navi Rajou dans son dernier article, le management augmenté va devenir une évidence pour garantir le développement de nos organisations. 

 

Les plateformes collaboratives digitales sont donc les outils indispensables au management des organisations et de l’innovation et permettent de gérer cet équilibre  fondamental  entre “centralisation” et “ participation”

 

Alors, comment sécuriser vos activités d’exploitation tout en profitant de l'énergie, de la créativité et de l’engagement de vos salariés ? Tel est le challenge en sortie de crise. Une partie des réponses se trouve dans les travaux de Pierre Levy sur l’intelligence collective mais aussi dans des travaux un peu plus anciens sur le toyotisme. Tout est une question d'équilibre dans la force.